Aux racines médiévales du mythe de Tristan et Iseut.
Vers 1230, succédant de quelques dizaines d’années la première source écrite – en vers – de la légende, les plumes de Luce de Gat et Helie de Boron font naître le fameux Tristan en prose. Le mythe de la passion amoureuse entre Tristan et Iseut se voit alors entremêlé aux légendes arthuriennes et exploits chevaleresques de Tristan. Philtre d’amour, épée de bravoure et autres aventures tissent un roman dans lequel la musique a la part belle ; en témoigne l’épisode où Tristan, débarqué en Irlande, est enjoint par la reine d’apprendre à sa fille Iseut à jouer de la harpe et composer des lais. Ces lais, insertions lyriques glissées dans le corps du récit, sont au cœur du programme proposé par ApotropaïK. Ils redonnent la voix de ces personnages dans l’époque qui les a façonnés, livrant à nos oreilles modernes une fascinante mise en abîme : Tristan réalise l’idéal même du trouvère en véritable poète-musicien, s’accompagnant de sa harpe.
Quan vei la lauzeta mover – Bernart de Ventadorn
Chominciamento di gioia, estampie – Manuscrit de Londres (British Library, Add. MS 29987)
Lai 16* – La u jou fui dedens la mer
Lai 17* – D’amours vient mon chant et mon plour
Lai 9* – D’amour viennent li dous penser
Palamento, estampie – Manuscrit de Londres
Lai 1* – Ja fis canchonnetes et lais
Di novo è giunto – Jacopo da Bologna
Lai 8* – Lai du Voir disant
Lamento e Rotta – Manuscrit de Londres
Lai 14*- A vous, Tristran, ami verai
* Lais anonymes du manuscrit de Vienne (Österreichische Nationalbibliothek, 2542)